National Treasure

Publié le par Laurent Derudder

MON AVIS SUR LE FILM

Film très divertissant, on ne s'ennuie pas du début à la fin, le scénario est très bon, les énigmes vraiment énigmatiques, une grande dose d'aventure, un soupçon d'humour. Les acteurs sont bien dans leur role respectif.

Ma cote est de 7,5/10

 

Un film de Jon Turtelaub, avec Nicolas Cage, Diane Kruger...

Titre original : NATIONAL TREASURE (Etats-Unis)
Genre : Action - Duree : 2H10 mn

Sortie en salles le 22 Decembre 2004

Casting
Benjamin Franklin Gates : Nicolas Cage
Patrick Gates : Jon Voight
L'agent Sadusky : Harvey Keitel
Dr. Abigail Chase : Diane Kruger
Ian Howe : Sean Bean
Riley Poole : Justin Bartha
John Adams Gates : Christopher Plummer



 

Ben Gates, un "Indian Jones" moderne, archéologue et aventurier à la recherche du légendaire trésor qui a hanté sa famille et ses descendants depuis des générations. Mais il n'est pas le seul intéressé.
Quand il fait équipe avec Ian Howe, un riche aventurier anglais, Gates apprend vite qu'en matière de trésor, il ne faut faire confiance à personne. Excepté, bien sûr, son fidèle et malin meilleur ami Riley Poole, un expert en informatique. Gates et Poole partent en exploration sur le continent Arctique et y découvrent que le premier indice menant au trésor perdu est caché dans le document le mieux gardé au monde, la Déclaration d'Indépendance.
Dans une course contre le temps, ils doivent voler le document si précieux, décoder la carte cachée, semer le FBI, et éviter d'être tués par Ian... Et ce n'est que la première étape dans cette chasse au trésor...

BENJAMIN GATES ET LE TRESOR DES TEMPLIERS est un film d'aventures où abondent mystères et péripéties, où un hold-up sans précédent mène à un trésor légendaire… 2000 ans d'histoire s'allient à la technologie de pointe pour une chasse au trésor d'un nouveau genre.

Jerry Bruckheimer confie : « J'avais très envie de faire un film sur une chasse au trésor avec tout ce dont nous rêvons tous : des codes secrets, des indices à découvrir, des héros, de vrais méchants, des rebondissements, du mystère et une pointe de fantastique… Avec pour idée de départ le vol de la Déclaration d'Indépendance américaine, on pouvait vraiment commencer à s'amuser ! »
Jon Turteltaub précise : « L'idée d'une carte au trésor cachée au dos de la Déclaration d'Indépendance a tout de suite déclenché quelque chose. Ce qui est vraiment important dans une chasse au trésor, c'est la manière dont les chercheurs parviennent au but. Ici, il y a une dimension supplémentaire parce que le héros doit d'abord se procurer la carte, et ensuite la protéger parce qu'elle est elle-même un trésor inestimable ! Je me suis dit : « Voilà une aventure, de l'action, un hold-up extraordinaire, des personnages motivés et rusés, et il y aura aussi de l'humour et une touche de romantisme… Frissons et plaisir garantis ! »

SUR LA PISTE D'UN TRESOR DE LEGENDE

L'intrigue du film s'appuie sur des éléments inspirés de faits historiques et de légendes. Du trésor des Templiers aux codes secrets utilisés par les Pères Fondateurs de l'Amérique, en passant par les symboles maçonniques du billet de un dollar américain, le film conjugue vérités historiques et faits imaginaires pour mieux enflammer les esprits…
Jerry Bruckheimer explique : « Pour moi, une aventure de fiction est encore plus savoureuse si elle comporte certains ingrédients véridiques. Pour notre chasse au trésor, nous nous sommes appuyés sur des éléments historiques. Nous avons pris des choses simples, comme le billet de un dollar, que l'on voit chaque jour mais qu'on ne regarde jamais vraiment, et nous parlons de secrets qui se cachent derrière. Après avoir vu ce film, personne ne regardera plus jamais un billet de un dollar de la même façon… »
Jon Turteltaub précise : « Même si notre histoire est imaginaire, elle incorpore constamment des éléments empruntés à la réalité. Les indices sont piochés dans de vraies lettres historiques et dans des monuments que tout le monde connaît ; les inventions sont basées sur des idées réelles et des choses qui ont vraiment existé. Cela rend l'histoire encore plus palpitante. »

L'idée originale du film est due à Oren Aviv, qui est aussi président de Buena Vista Pictures Marketing, et à son associé à la création Charles Segars. Tous deux ont commencé par imaginer le concept d'un homme forcé de voler la Déclaration d'Indépendance parce qu'elle est en danger : on a découvert qu'elle recèle une carte menant à un trésor secret…
Oren Aviv raconte : « Nous nous sommes dit que ce serait le hold-up le plus osé jamais tenté, et qu'il pourrait être le fondement d'un film d'action et d'aventure original. »
Charles Segars ajoute : « Plus nous réfléchissions à cette idée, plus elle révélait son potentiel. Non seulement nous essayions d'imaginer comment il serait possible de voler la Déclaration sans la détruire, mais le trésor en lui-même nous passionnait : de quelle sorte de trésor pourrait-il s'agir, d'où viendrait-il… »

BENJAMIN FRANKLIN GATES : UNE NOUVELLE GENERATION DE CHASSEURS DE TRESORS

Benjamin Gates est un homme qui a le sens et l'amour de l'Histoire. La quête du trésor des Templiers repose sur la résolution d'énigmes. Il y consacre toutes ses ressources, toute son intelligence. C'est aussi un homme qui a de l'humour. Il est placé face à un choix difficile, quand il découvre que pour protéger la Déclaration d'Indépendance américaine, il n'a d'autre choix que de la voler…
Bruckheimer a tout de suite pensé à Nicolas Cage pour interpréter ce héros différent. Il lui avait offert son premier rôle de héros d'action dans ROCK, et les deux hommes s'étaient retrouvés sur LES AILES DE L'ENFER et 60 SECONDES CHRONO. Jerry Bruckheimer explique : « Il fallait un acteur capable d'incarner un héros d'action mais doté d'une véritable dimension humaine. Nicolas personnifie vraiment ce type de héros : il a un vrai charisme, et pourtant il sait donner l'impression d'être comme vous et moi. Il est imprévisible et drôle, et cependant il incarne un personnage qui plaît tout de suite à tout le monde. Il est aussi intelligent, fin et passionné… exactement comme Ben Gates. »
Nicolas Cage était lui aussi heureux de travailler à nouveau avec Bruckheimer. Il observe : « Jerry a un vrai sens du spectacle. Il apporte toujours quelque chose de neuf ou d'inhabituel à ses histoires.»
Cage a également été attiré à l'idée d'une collaboration avec Jon Turteltaub, qu'il connaissait depuis l'adolescence : ils étaient ensemble au Beverly Hills High School et avaient suivi les mêmes cours d'art dramatique. Nicolas Cage se souvient : « Jon m'avait battu pour le rôle principal de « Notre petite ville »... Alors maintenant, en souvenir du bon vieux temps, nous avons donné le meilleur l'un pour l'autre. »
Bien sûr, le personnage même de Ben Gates a séduit l'acteur. Il explique : « Ce qui est intéressant chez Ben, c'est qu'il a plusieurs motivations puissantes pour découvrir le trésor : sa passion pour l'Histoire et le désir de redonner leur vraie place aux choses dans le monde ; le fait que le trésor représente une richesse incalculable ; le fait qu'il l'a cherché toute sa vie… et il y a aussi sa relation à son père, et le désir de restaurer la réputation de son nom… Tout au long du film, Benjamin est mis à l'épreuve, il doit vraiment réfléchir à ce qui est le plus important dans tout ça et à ce qu'il désire vraiment. »
Jon Turteltaub confie : « A mon sens, il n'y avait pas de meilleur acteur pour incarner ce héros à la fois joueur et intrépide. L'audace de ce rôle était parfaite pour Nic. Il a fait de Ben cet homme irrévérencieux, charmeur, drôle et vrai. Au fil des longues années qu'a duré sa quête, Ben a développé un esprit espiègle. Il est coriace et déterminé, mais il a aussi quelque chose de joyeux, un humour, une façon de ne pas se prendre au sérieux… Pour moi, Nicolas Cage incarne idéalement ce genre de personnage. On peut toujours compter sur lui pour apporter une véritable densité et un sens de l'humour particulier à ses rôles. C'est un talent que peu d'acteurs possèdent. »

AUX COTES DE BEN...

Pour voler la Déclaration d'Indépendance, Ben Gates va trouver de l'aide auprès de Riley, un petit génie de la technologie incarné par Justin Bartha, et du Dr Abigail Chase, la très séduisante archiviste jouée par Diane Kruger. Tous deux se lanceront dans un cambriolage comme on n'en a jamais vu et une aventure qui dépasse de loin tout ce qu'ils auraient pu imaginer…
Justin Bartha était ravi de travailler avec Nicolas Cage, et de créer entre leurs deux personnages une camaraderie dynamique fondée sur la complémentarité. Il explique : « Riley est un fan de technologie et Ben, un fan… de tout le reste. Riley est littéralement extirpé de son minuscule bureau par Ben et va connaître l'aventure de sa vie. »
Jerry Bruckheimer a joué un rôle important en travaillant avec Bartha pour définir son personnage. L'acteur explique : « Jerry avait fait des recherches pour un autre projet sur des adolescents engagés par la NSA pour construire des modèles de simulation informatiques. Il pensait que Riley avait reçu ce genre de formation. Ce passé qu'il a donné au personnage m'a vraiment aidé à le définir. »
Bruckheimer note : « Riley est un combattant malgré lui. C'est quelqu'un qui est dans son élément devant un ordinateur et qui se retrouve dans la vraie vie, face au monde extérieur, et qui doit comprendre très vite comment ça marche. Justin est quelqu'un d'amusant et il a remarquablement fonctionné avec Nic. »
Justin Bartha raconte : « Avant ce film, je n'étais pas vraiment fan d'informatique et d'internet, mais je le suis devenu… J'ai fait mes propres recherches sur les chasses au trésor en surfant sur le net ! »
De son travail avec Nicolas Cage, il dit : « La relation entre Ben et Riley, fondée sur l'esprit, l'intelligence et l'humour, m'a semblé évidente. Elle naissait naturellement, parce que Riley est constamment en train de réagir à ces choses folles et bizarres que fait Ben… et j'éprouvais ce même sentiment face à Nic ! C'est un acteur qui n'a peur de rien, il se fie à son instinct dans son interprétation, il ne recule devant aucune audace, aucune excentricité, et je ne faisais que réagir en permanence à ce qu'il fait avec stupeur, admiration et incrédulité…. Exactement comme Riley devant Ben. J'ai eu énormément de plaisir à jouer avec lui, nous avons beaucoup ri ! »

L'ADVERSAIRE

Sean Bean incarne Ian Howe, l'homme qui convoite la Déclaration d'Indépendance. Cet entrepreneur commence par financer la chasse au trésor de Ben Gates, et révèle ensuite ses vrais motifs.
Sean Bean a été attiré par la nature du personnage : « J'ai pensé que ce serait amusant de jouer un personnage aussi roublard et malhonnête. Ian est aussi intelligent et intrépide que Ben, mais impitoyable et âpre au gain. L'un s'intéresse au trésor pour le bien de l'humanité, l'autre ne le recherche que pour sa propre fortune. Il est totalement dépourvu de scrupules. Ce contraste entre eux, et leur intelligence à tous deux, en font des rivaux très intéressants. »
Jerry Bruckheimer précise : « Il n'y a pas de grands héros sans grand méchant, et Sean Bean campe un adversaire malveillant et retors à souhait. Il est rusé, clairvoyant, et il n'est jamais bien loin de Ben dans la course au trésor… »
Jon Turteltaub ajoute : « Sean est un méchant très séduisant. Il a une voix pleine d'autorité, une présence puissante, une aisance à l'écran. Nous voulions que Ian soit un obstacle redoutable pour Ben Gates, un type qui n'a aucune moralité, alors que Ben doit lutter contre la sienne. »

FIGURE PATERNELLE

John Voight est Patrick Gates, le père de Ben, un homme qui a perdu ses illusions et a abandonné la quête que son fils poursuit à présent.
Jon Turteltaub explique : « J'ai voulu dès le départ quelqu'un qui ait une stature impressionnante pour jouer le père de Nicolas Cage. Jon a ce charisme, cette force nécessaires au rôle. En même temps, on découvre combien il peut être gentil, timide et drôle… Il a été pour moi la plus grande et la plus belle des surprises de ce film. »
Jon Voight a immédiatement accepté de faire le film, tout simplement parce qu'il a déjà collaboré quatre fois avec Bruckheimer, dernièrement sur GLORY ROAD, et que les deux hommes ont une grande estime mutelle. L'acteur explique : « Les films de Jerry sont toujours excitants, c'est un homme qui porte une attention extrême à tout ce qui entre en jeu dans leur création. Lorsqu'il m'a demandé de lire le scénario, j'en ai été honoré, et j'ai découvert que c'était en plus une aventure très drôle avec des personnages vraiment attachants et des éléments savoureux. »
Patrick Gates a abandonné la quête quand elle est devenue trop dangereuse. Jon Voight explique : « Patrick a perdu toutes ses illusions au fur et à mesure, il s'est usé pour avoir trop donné. Après toutes ces années, son fils Ben le ramène involontairement dans la course, et ce faisant, il le ramène aussi un peu à la vie. »
BENJAMIN GATES ET LE TRESOR DES TEMPLIERS représente la première collaboration de Jon Voight et de Nicolas Cage. Voight confie : « Nous nous sommes trouvé des atomes crochus qui font de nous un père et un fils tout à fait plausibles ! »
Cage ajoute : « Jon et moi voulions forger une de ces relations où avec le temps, le fils commence à ressembler davantage au père et le père davantage au fils. Cela nous a semblé naturel. »

L'AVENTURE DU TOURNAGE

Avec BENJAMIN GATES ET LE TRESOR DES TEMPLIERS, l'aventure n'a plus lieu ni dans des pays lointains ni autrefois, mais de nos jours et dans des lieux que l'on croit bien connaître. De l'Independence Hall de Philadelphie au Lincoln Memorial de Washington, en passant par Trinity Church à New York, Bruckheimer et Turteltaub ont conduit le film et les personnages dans plusieurs lieux célèbres de l'Histoire américaine, rarement associés jusqu'ici à un film d'action et d'aventure.
Pour Bruckheimer, il fallait aller directement à la source de l'inspiration du film : dans les lieux les plus intrigants du passé de l'Amérique. « Il fallait créer le plus grand réalisme possible pour le film, explique-t-il, et donc aller dans les monuments et les villes où se déroule notre histoire. Même si le film se concentre d'abord sur la narration et l'action, l'Histoire est perpétuellement présente de par le cadre et les décors. »
Filmer dans les hauts lieux de l'Histoire américaine n'a pas été chose facile, surtout dans l'Amérique d'après le 11 septembre. La négociation des autorisations de tournage dans ces lieux surprotégés a été menée par le producteur exécutif et associé de longue date de Bruckheimer, Barry Waldman.
Il explique : « Chaque lieu de tournage de Washington et de Philadelphie possède un prestige particulier, et nous voulions les représenter avec toute l'authenticité et la majesté qui convenaient. Nous avons parfois retravaillé le scénario en ce sens, par exemple pour les scènes à l'intérieur de la Bibliothèque du Congrès : nous voulions être certains que le public ressente le lieu. Les personnages font des recherches sur des documents qui sont vraiment conservés là-bas. Ben et Riley consultent des plans des Archives Nationales qui y sont gardés. Nous avons aussi ajouté une réplique sur le fait que la Bibliothèque est l'une des plus grandes du monde, avec ses 22 millions de livres… Il fallait qu'on rende justice à ce qu'elle a d'impressionnant. »


Les Templiers, De L'histoire A La Legende

 

 
Au Moyen Age, alors que de nombreux royaumes d'Europe, ceux d'Angleterre et de France notamment, se sont lancés dans une série de croisades pour reconquérir la Terre sainte, neuf chevaliers originaires de Champagne et de Bourgogne abandonnent tout pour partir servir leur idéal à Jérusalem. Emmenés par Hugues de Payns, ils se rendent dans la Ville sainte avec la volonté de défendre et de protéger les pèlerins. Alors dénommés Pauvres Chevaliers du Christ, ces nobles ont décidé de mettre leur fortune au service de leur cause.

Reconquise aux Musulmans près de vingt ans plus tôt - en 1099 -, Jérusalem est alors sous le règne de Baudoin II. C'est lui qui autorise ces quelques chevaliers à résider dans ce qui subsiste des écuries du Temple de Salomon détruit. Ils en tireront leur nom, les Templiers, et marqueront le début d'une des plus fascinantes épopées de l'Histoire.
Leur ordre militaire et religieux est officiellement fondé en 1118, mais il leur faudra attendre dix ans pour qu'en 1128, soutenus par Saint Bernard, ils soient enfin reconnus par l'Eglise à travers le concile de Troyes. Saint Bernard participe activement à la rédaction des statuts de l'ordre et s'en fait le plus ardent promoteur. Il écrit « De Laude Novae Militiae » véritable hymne à cette nouvelle force qui réunit les deux aspects les plus nobles de la civilisation médiévale, le chevaleresque et le monastique.
En quelques années, nombreux sont ceux qui, issus de tous horizons, viennent rejoindre les rangs de cette force comme aucune autre. Du plus modeste au plus noble, chacun, quelle que soit sa région d'origine, peut s'engager dans l'ordre qui fonctionne sur un modèle très structuré. Si la vie quotidienne est régie par la règle cistercienne, l'organisation militaire est elle, complètement réinventée par rapport aux usages de l'époque. Le grand maître de l'ordre, autorité suprême, est élu par les Chevaliers du Temple de Jérusalem. L'uniforme est constitué d'un grand manteau blanc, comme celui des moines de Cîteaux, mais orné d'une croix pattée rouge.
Rapidement, les Templiers deviennent une puissance incontournable en Terre sainte mais aussi sur les chemins qui y conduisent. Moins de vingt ans après leur création, ils comptent environ quatre mille membres alors que les troupes du roi de Jérusalem n'en alignent que cinq cents.

Les Templiers formeront à eux seuls la plus importante part de l'armée permanente des Etats latins d'Orient. A travers tout le Moyen Orient, ils établissent des têtes de pont, des ports, construisent des forteresses dont il subsiste encore aujourd'hui d'impressionnants vestiges, notamment au Krak des Chevaliers, en Syrie.
En moins de cinquante ans, ils mettent en place un système de commanderies, véritable relais exclusifs, sur les grands axes d'Europe. Ces propriétés sont aussi le poumon économique qui produit, cultive et fabrique tout ce dont l'ordre a besoin. Les Templiers inventent la lettre de change, ancêtre direct du chèque, se font les garants du commerce et se renforcent à la fois économiquement et militairement.
Fort des avantages octroyés par les Papes, l'ordre des Templiers s'impose bientôt comme un pouvoir militaire et financier majeur capable de rivaliser avec les monarques. La variété de leurs activités, la richesse de leurs contacts et l'immense étendue de leur implantation géographique leur assurent une emprise et des revenus considérables. Ils forment de fait la première banque internationale qui ait jamais existé. Cette fortune leur servit non seulement à bâtir et à s'étendre encore, mais aussi à racheter des chrétiens captifs et à nourrir les plus démunis.
En 1185, l'ordre est à son apogée. Il possède terres, flotte et armes. Si l'idéal des débuts est toujours là, la puissance et la richesse des Templiers leur donnent parfois une trop grande confiance en eux, ce qui leur vaudra quelques haines politiques farouches et des revers militaires cinglants. De la défaite de Hattin en 1187 à l'abandon de la Palestine en 1291, les Templiers émoussent leur image et voient disparaître la raison même de ce qui avait motivé leur création et leur développement. En 1306, ils ne sont plus connus que pour leur puissance économique et financière. Leur orgueil et le mystère qui entoure les cérémonies secrètes qui rythment leur vie laissent libre cours à toutes les rumeurs. L'ordre compte alors plus de quatorze mille membres, dont un quart en France, et un trésor financier qui n'en finit pas d'attirer la convoitise…

De ses tours situées sur les bord de Seine, Le roi Philippe le Bel contemple chaque jour le donjon du Temple bâti plus loin sur l'autre rive. L'édifice est plus haut, plus massif. Au pied de ce symbole qui le nargue, s'étale un quartier entier contrôlé par les Templiers. Le 13 octobre 1307, Philippe le Bel, dont les finances sont au plus mal, fait arrêter le grand maître Jacques de Molay et soixante Templiers sous l'inculpation d'hérésie, de profanation et d'idolâtrie. Les prisonniers sont soumis à la torture et avouent tout ce que le roi veut leur faire dire. Fort de ces éléments arrachés, le roi oblige le Pape Clément V, qu'il a lui-même mis en place, à ordonner la mise à mort de l'ordre. En janvier 1308, Clément V ordonne à tous les monarques d'Europe de faire arrêter les Templiers. Malgré une contre-enquête et une tentative de rétractation, le Pape ne parviendra pas à éviter la chute des Templiers. Leur sort est scellé. Pourtant, malgré les parodies de justice, les « preuves » arrachées sous contrainte et les exécutions spectaculaires, Philppe le Bel ne parviendra pas complètement à son but. Non seulement le Concile de Vienne en 1311 refusera de reconnaître la culpabilité des Templiers mais pire, leur fortune lui échappera. Les biens fonciers seront transférés aux Hospitaliers de Saint Jean et leur trésor demeurera introuvable.

Le 19 mars 1314 à Paris, le dernier grand maître, Jacques de Molay, et le chef de la province de Normandie, Geoffroy de Charnay, seront sommés d'avouer publiquement leurs crimes devant la foule du parvis de Notre-Dame. Au lieu de céder, ils protesteront et dénonceront l'hypocrisie du roi. Fou de rage, Philippe le Bel les fera brûler vifs le soir même. Dans ses derniers mots, Jacques de Molay maudira le souverain et sa descendance. Tous mourront d'ailleurs dans des circonstances mystérieuses. La légende pouvait naître…

Historiquement, il existe beaucoup moins de mystères que ce que l'imagerie collective transmise et enrichie au cours des siècles aura attribué aux Templiers. Mais il existe certains faits avérés demeurés sans explication…

La plupart des Templiers qui n'ont pas été arrêtés ont réussi à fuir, notamment en Espagne, au Portugal mais aussi en Ecosse et en Irlande où ils ont continué à vivre, le plus souvent ouvertement. Plusieurs églises, chapelles, mais aussi châteaux attestent de leur activité bien après la dissolution de l'ordre. Les historiens s'accordent à dire cependant que cette activité, même au travers des rapprochements avec des monastères cisterciens, ne perdurera pas au-delà de la fin du XIVe siècle.
De nombreux mouvements, sectes et clubs plus ou moins sérieux, voire carrément dangereux, se sont, notamment à partir du XVIIIe siècle, réclamés ou présentés comme descendant des Templiers, mais dans la totalité des cas, le moindre examen sérieux réduit à néant toute prétention.
L'histoire des Templiers fascine et concentre à elle seule tous les fantasmes de secret. Et parfois avec raison. Les Templiers ont en effet vécu sur les lieux saints. Cet aspect historique a souvent donné naissance à des théories leur attribuant la découverte et la détention d'objets sacrés comme le Graal, conférant à leur légendaire trésor un aspect mystique et sacré supplémentaire.

Plus troublante encore, cette théorie qui veut que les Templiers aient découvert l'Amérique bien avant Christophe Colomb. C'est de là-bas qu'ils auraient ramené les montagnes d'or qu'on leur attribuait. Si l'affirmation peut faire sourire, il n'en demeure pas moins vrai que Christophe Colomb avait insisté pour orner ses voiles des plus grandes croix templières jamais présentées sur un navire et qu'il raconte lui-même dans ses mémoires que les indigènes n'étaient ni surpris de découvrir des hommes blancs, ni des bateaux à voiles, et qu'il lui ont réservé un accueil de retrouvailles…

Autre fait inexpliqué, le port de La Rochelle, fondé et développé par les Templiers, servait officiellement à commercer avec l'Angleterre. Or, le tonnage des navires et l'ampleur du port révèlent un décalage incroyable entre la puissance de la flotte et la proximité du lieu de destination théorique…
Ces faits et bien d'autres enflamment depuis des siècles l'imagination des romanciers, cinéastes, et chasseurs de trésors qui n'en finissent pas de s'approprier la légende des Templiers. Chacun peut se perdre dans les innombrables ouvrages qui prétendent expliquer. Mais quel que soit le secret des Templiers, quel que soit leur trésor, personne n'a encore réussi à le découvrir...

Publié dans CINEMA

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