Festival International du Film Fantastique de Bruxelles - 17 MARS 2005

Publié le par Laurent Derudder

AUDITORIUM 44

18H30

GINGER SNAPS III : THE BEGINNING

SCREENPLAY: Stephen Massicotte & Christina Ray based upon : characters created by Karen Walton & John Fawcette
CAST: Katharine Isabelle, Emily Perkins, Tom McManus, J.R. Bourne, David La Haye, Nathaniel Arcand, Hugh Dillon, Adrien Dorval,
Producer: Steven Hoban, Paula Devonshire & Grant Harvey
PRODUCTION DESIGNER: Todd Cherniawsky
EXECUTIVE PRODUCER: John Fawcett & Noah Segal
MUSIC: Alex Khaskin
PHOTO: Michael Marshall
COSTUME: Alex Kavanagh
SPECIAL FX: Leo Wieser & Howard Berger
MAKE-UP: Howard Berger, Prudence Olenik & Leanne Podavin
ART DIRECTOR: Doug Blackie


VERSION: O. Eng., Bil. ST
COUNTRY: Canada
YEAR: 2004
Running time: 92
FORMAT: 35mm

Le 19e siècle, époque joyeuse où la bourgeoise emperlousée ne trouvait rien de mieux à faire que d’aller suer à l’opéra sous une couche de peaux provenant de la moitié de la faune des forêts environnantes. Epoque heureuse où le braconnier, le sourire aux lèvres et la goutte au nez, partait guilleret dans les bois à la chasse au poil. C’est au beau milieu de ce carnage sylvestre que deux sœurs, Ginger et Brigitte Fitzgerald, ont le malheur de s’embourber la crinoline. Recueillies par un vieil indien, elles trouvent refuge dans un ancien fort qui sert de base aux chasseurs. Là, elles découvrent que celui-ci est assiégé par une meute de loups particulièrement énervés de voir leur progéniture finir leur carrière entre les bourrelets d’une femme de PDG. Et que parmi la meute se cacheraient des hommes, transformés en loups-garous, qui ne demanderaient pas mieux que de se payer une bonne tranche de Fitzgerald bien fraîche.

Pour d’obscures raisons, comme seul le ténébreux monde du cinéma peut en produire, les relations entre le festival et les Ginger Snaps sont une histoire d’occasions manquées. La série - devenue un brin culte en Amérique du Nord pour son gothique très Buffyien et ses bouffées d’érotisme adolescent - en est donc à sa troisième itération. Et, ça tombe bien, ce troisième épisode est une préquelle, qui peut donc se déguster telle quelle, sans trop se soucier de ses prédécesseurs.

20H30

NIGHT WATCH

SCREENPLAY: Timur Bekmanmbetov & Sergei Lukianenko
CAST: Konstantin Khabensky, Maria Poroshina, Vladimir Menshov, Zhanna Friske, Aleksi Chadov,
Producer: Konstantin Ernst & Anatoli Maksimov
PRODUCTION DESIGNER: Valery Victorov
MUSIC: Yuri Poteyenko
PHOTO: Sergei Trofimov
SPECIAL FX: Peter Gorshenin & Vladimir Leschinski
ART DIRECTOR: Valeria Viktorov & Mukhtar Murzakeev


VERSION: O., Eng. ST
COUNTRY: Russia
YEAR: 2004
Running time: 115
FORMAT: 35mm

Ca ne sautera pas forcément aux yeux du touriste peu soupçonneux, mais les hordes de pochtrons post-soviétiques qui garnissent chaque soir les trottoirs de Moscou ne font pas qu’entretenir la culture nationale de pommes de terre. Une grande partie d’entre eux fait partie d’une unité de forces spéciales, les Gardiens de Nuit, dont le rôle est de traquer les forces du Mal qui ont brisé le Pacte. A l’aube des temps, en effet, les troupes des Seigneurs de l’Ombre et de la Lumière se sont gaillardement comparés les boyaux au cours d’une bataille interminable. Se rendant compte que leurs forces étaient exactement équivalentes, elles ont décidé de conclure une trêve millénaire, entretenue par deux groupes de gardiens surveillant la stricte observance du Pacte.

Si nous vous avions présenté, il y a à peine 5 ans de cela, un film comme la réponse russe à Matrix, sans doute auriez-vous pouffé. Et on ne vous en aurait pas vraiment blâmé, tant la production du pays ne s’est jusqu’ici pas vraiment caractérisée par les superproductions facilement exportables. Et on ne s’étonne donc pas de savoir que le film de Timur Bekmambetov, bichonné comme un blockbuster, ait surpassé dans sa patrie toutes les grosses machines hollywoodiennes, en ce compris le rouleau compresseur Retour du Roi. Pourtant, tout en obéissant aux canons du divertissement international, Night Watch garde néanmoins une âme profondément russe : ici, l’appartenance d’un personnage au Bien ou au Mal n’est pas une donnée empirique, mais le résultat d’actes et de choix moraux.

22H30

APPELSEED

SCREENPLAY: Haruka Hanada & Tsutomu Kamishiro based upon : an original story by Masamune Shirow
CAST: Jurota Kosugi, Ai Kobayashi, Yuki Matsuoka,
Producer: Hidenori Ueki & Naoko Watanabe
PRODUCTION DESIGNER: Masaki Yamada
EXECUTIVE PRODUCER: Sumiji Miyake
MUSIC: Paul Oakenfold, T. Raumschmiere & Ryuichi Sakamoto
SPECIAL FX: Yusaku Toyoshima & Yasuhiro Otsuka
ART DIRECTOR: Sori


VERSION: O., Bil. & Eng. ST
COUNTRY: Japan
YEAR: 2004
Running time: 103
FORMAT: 35mm

Depuis qu’elles ont une intelligence autonome, les machines s’interrogent sur cet insondable mystère : l’inextinguible propension des humains à s’étripailler mutuellement. Au point que l’un des superordinateurs, Gaia, se lance dans une expérience-pilote et crée une ville idéale, Olympus, pour moitié peuplée d’êtres de sa propre création. Ceux-ci, les Bioroïds, sont des clones aussi indolents que Régis Laspalès : ils sont chargés d’apporter la paix et la félicité auprès des humains. Mais Deunan, ayant passé sa vie à faire la guerre, fraîchement débarquée à Olympus pour y devenir membre de l’Eswat, sent bien que les projets de Gaia ne se limitent clairement pas à faire vivre l’humanité entière dans une guimauve bien gluante.

Issu de la collaboration de quelques grands studios de l’animation japonaise, Appleseed est un produit à l’ambition internationale évidente. Elle aussi adaptée d’un manga du grand Masamune Shirow (Ghost in the Shell), l’oeuvre de Shinji Arakami (Bubblegum Crisis) est plus orientée action que les très métaphysiques films de Mamoru Oshii. Techniquement, le film est une vraie claque, combinant des décors en 3D avec des personnages 2D motion-capturés de manière convaincante et des scènes d’action absolument époustouflantes. Le tout rehaussé par une bande originale qui réunit quelques grands noms de l’électronique contemporaine : les Japonais de Boom Boom Satellite, les Anglais Paul Oakenfold et Basement Jaxx ou encore les Allemands Akufen ou T.Raumschmiere.

00H30

CUTIE HONEY

SCREENPLAY: Rumi Takahashi & Hideaki Anno based upon : the comics by Go Nagai
CAST: Eriko Sato, Mikako Ichikawa, Jun Murakami, Mitsuhiro Oikawa, Hairi Katagiri, Shie Kohinata, Mayumi Shintani, Tooru Tezuka,
Producer: Morio Amagi & Motoo Kawabata
PRODUCTION DESIGNER: Takashi Sasaki
MUSIC: Mikio Endo
PHOTO: Kousuke Matsushima
COSTUME: Terada Katsuya, Anno Moyoko, Izubuchi Yutaka & Sugimura Shin-Ichi
SPECIAL FX: Tetsuo Oya
MAKE-UP: Isao Tsuge & Tomoo Haraguchi
SET: Takashi Sasaki


VERSION: O., Bil. & Eng. ST
COUNTRY: Japan
YEAR: 2004
Running time: 94
FORMAT: 35mm

Le patron de Honey Kisaragi est décidément bonne pâte. La jeune fille a beau arriver tous les jours au bureau avec un retard conséquent, être la victime des quolibets de l’ensemble de ses collègues - dont l’humour, lui, est débridé - et passer la plupart de son temps salarié entre la machine à café et la photocopieuse, le boss de la Tachibana Trading Corporation ne se résout pas à la licencier. Car, sous ses dehors de crétine congénitale, Honey a un secret : il lui suffit de crier un strident « Honey Flash » dans son collier pour qu’elle se transforme en Cutie Honey, super-héroïne super-sexy dont le passe-temps favori est de mettre de super-tôles aux sbires de la surpuissante société secrète Panzer Claw. Pas étonnant, dans ces conditions, que son patron rechigne à virer sa Cutie.

L’adaptation de l’œuvre du maître mangaka Go Nagai (Mazinger Z, Devilman) attire bien des convoitises ces derniers temps. Pourtant, l’entreprise n’est pas des moins périlleuses. Car, il faut bien l’avouer, l’œuvre a pris un grave coup de kitsch sur le coin du culte. Ainsi, le Devilman de Toho, trop respectueux du mythe, s’est pris le mur en frontal. De son côté, Hideaki Anno (auteur d’une série animée devenue entretemps elle aussi mythique : Evangelion) ne s’est pas refusé l’irrévérence et fait de son film une sorte de délire flashy où les angles de caméra impossibles le disputent à un montage qui ferait passer Michaël Bay pour un disciple de Tarkovsky.

NOVA

18H30

TAMALA 2010 : A PUNK CAT IN SPACE

20H30

THIS FILTY EARTH

SCREENPLAY: Andrew Kotting & Sean Lock based upon : a work by Emile Zola
CAST: Shane Attwooll, Rebecca R. Palmer, Xavier Tchili, Demelza Randall, Dudley Suton,
Producer: Ben Woolford
PRODUCTION DESIGNER: Judith Stanley-Smith
MUSIC: David Burnand
PHOTO: Nick Gordon Smith
MAKE-UP: Nora Nona & Sue Wyburgh


VERSION: O., Fr. ST
COUNTRY: U.K.
YEAR: 2001
Running time: 111
FORMAT: 35mm

Derrière les moissonneuses-batteuses, les élevages en batteries, les engrais chimiques, les champs de maïs transgénique et les moustaches de José Bové ; derrière tout cela, il reste quelques îlots de véritable paysannerie, celle qui connaît encore le goût de la terre, qui baigne encore copieusement dans la sueur, le sang, le sperme, qui trempe encore dans la boue jusqu’aux genoux. Kath et Francine font partie des derniers rejetons de cette paysannerie-là. Et leur père s’apprêtant tout doucement à se retrouver sous cette terre qu’il a tant retournée, les deux jeunes femmes sont l’objet de la convoitise de tout le village. Jusqu’au jour où Lek, un saisonnier étranger, a l’outrecuidance de venir faire du gringue à Francine.

Librement inspiré de La Terre, d’Emile Zola, This Filthy Earth décrit plus qu’il ne raconte. Mais ce qu’il décrit suffit à nous plonger dans l’effroi : cette paysannerie rustre, primitive, grégaire et animale, est au bord de la civilisation, tellement ancrée à la Terre qu’elle est incapable de la moindre élévation. Ici, tout se règle dans la violence et sous les lois immuables du territoire. Ici, aucun horizon ne vient éclairer un destin dont, de toute façon, personne n’a conscience. Ici, on a du mal à reconnaître une humanité qui, pourtant, nous ressemble tant.

22H30

PASSAGE

SCREENPLAY: Juraj Herz & Christian Rullier
CAST: Jacek Borkowski, Malgorzata Kozuchowska, Zora Jandová, Zdenek Maryska, Nadine Spinoza, Martin Stepánek, Tomás Töpfer, Andrej Hryc, Josef Vinklár, Josef Hajducík, Stanislav Zindulka, Kveta Fialová, Vladimir Kratina, Annelie Herz, Miroslav Moravec,
Producer:


VERSION: VO st fr / OV fr ond
COUNTRY: CZ
YEAR: 1998
Running time: 96
FORMAT: 35 mm

Dans un embouteillage monstre, battu par une pluie incessante, une panne contraint Michal Forman à sortir de sa voiture et à se réfugier sous un porche d'où fuse un homme qui percute la chaussée. Adapté du roman de Karel Pecka, écrivain dangereux pour le régime d'alors, en raison de ses oeuvres pamphlétaires, l'intrigue projette l'errance d'un homme ordinaire dans les galeries d'un passage. Pasaj, littéralement arcade, livre un laissez-passer pour un espace-temps suspendu. A l'abri des vitraux, Forman joue et rejoue des situations qu'il essaie de fuir en raison de leur résonance avec ses cauchemars refoulés. Les personnages de l'intrigue agissent sur lui comme un aimant: d'une vendeuse de fleurs pulpeuse telle une mante religieuse au ventripotent chef-coq servant dans un sauna, du gardien de nuit à la fillette, du comique ivrogne aux hauts responsables moribonds, tous apparaissent dans ce huis clos, sans raccord apparent d'une scène à l'autre. C'est à Forman et aux spectateurs de dénouer les fils du destin du héros de ce film surréaliste. Comme dans un tour de prestidigitation où la formule abracadabrante est celle du cinéma, Pasaj est aussi un film dans le film, une mise en abyme où les effets spéciaux sont créés par les cadrages et les points de vue, visibles à l'écran ou imaginaires, grâce à la réécriture sur le banc de montage.

 

Publié dans CINEMA

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